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Frédéric Chavel en juin 2017

prédication du professeur Frédéric Chavel
pour le dimanche 11 juin 2017

« C’est par son propre sang que Christ a obtenu une réparation définitive ».

Telle est l’idée centrale de la section de l’épître aux Hébreux que nous partageons ce matin. Mais quel effet produit sur nous une telle annonce ?

À en juger par tous les contacts et échanges que j’ai pu avoir ces dernières années, aussi bien dans notre Église que dans toutes sortes de contextes, je peux le dire : globalement, ce discours suscite l’incompréhension. Il est perçu comme choquant, archaïque. Il serait difficile d’en faire quelque chose aujourd’hui.

Au cœur même de la religion chrétienne, il y a le prix du sang : voilà qui n’est pas très vendable dans notre société de médiatisation et de commercialisation.

Annoncer la grâce ? – Oui. Annoncer la paix ? – Oui. Annoncer une relation nouvelle avec Dieu, avec les autres, avec moi-même ? Trois fois Oui. Annoncer, comme le fait l’épître aux Hébreux, que cette nouveauté est là parce que Christ a payé, sur la croix, le prix du sang ? – Stop ! Diront les publicistes, là il y a un passage qui ne me plaît pas, on va couper cela au montage, cela ne fait pas propre dans notre clip de campagne.

1/ La question qui se pose ici est celle de savoir le statut que doivent avoir, dans la proclamation des Églises chrétiennes, toute une série de mots qui pourraient, de cette manière, nous inquiéter : le péché, la réparation par le sang, l’expiation.

La difficulté de cette question est pleinement apparue ces dernières années, dans notre Église Unie, avec le travail d’élaboration d’une nouvelle déclaration de foi. On a pu constater qu’aucune des différentes versions qui ont été discutées du texte, jusqu’à la version adoptée au synode national, n’a utilisé ce registre de langage, alors même qu’elles évoquaient le lien entre la mort de Jésus en croix et la manière dont Dieu affronte le mal.

On pourrait dire que ce que l’épitre aux Hébreux aborde avec des mots directs, nos déclarations de foi actuelles l’approchent avec la plus grande circonspection. Vulgairement parler, nous tournons autour du pot.

Pourquoi cette prudence dans les termes ? Comment la comprendre ? Est-ce un signe de sagesse ? Ou une erreur ?

Je dirais qu’ici deux attitudes symétriques pourraient s’opposer, toutes deux fausses, me semble-t-il, dans leurs excès.

… suite du texte ici


(début de la prédication à 08:53)

film : Soo-Hyun Pernot

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