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Marc Pernot le 3 septembre 2017

prédication du pasteur Marc Pernot
pour le dimanche 3 septembre 2017

Il y a des trésors extraordinaires de sagesse à puiser dans la Bible et à méditer. Particulièrement dans les Évangiles.

Mais cela ne représente qu’une part des textes de la Bible. Dans un texte comme l’Évangile selon Matthieu, par exemple, il y a plus de 25 récits de miracle. Il y en a autant dans les livres de Marc et Luc, et s’il y en a moins dans l’Évangile selon Jean, leur place n’en n’est pas moindre car ce livre est bâti en deux parties, la première partie est complètement bâtie autour de sept récits de miracles (chapitres 2 à 12 sur 21), la seconde partie rapporte de formidables discours donnant en quelque sorte le testament spirituel de Jésus.

Le récit de miracle est donc quelque chose de massif, d’incontournable pour dire ce que Dieu nous apporte en Christ.

Mais le récit de miracle est embarrassant.

Qu’en faire ?

Dans notre église de l’Oratoire, il y a une diversité de pensée à ce sujet, et cela nous encourage à avoir notre propre rapport à ces textes. Pour ne pas citer des paroissiens que cela pourrait gêner, on peut évoquer Augustin qui aurait dit, selon Pascal « Je ne serais pas chrétien sans les miracles ». A l’opposé, Rousseau, bien investi lui aussi dans la foi chrétienne, rejetait les miracles, et il était fort choqué que certains censeurs le traitent haineusement de non-chrétien à cause de cela. Pour lui, ces récits de miracles sont un véritable obstacle à la foi. Il affirme : « ôtez les miracles de l’Évangile, & toute la terre est aux pieds de Jésus-Christ. », et il explique que ce n’est pas seulement à l’époque moderne que les récits de miracle posent problème car quand l’apôtre Paul prêche aux Athéniens, c’est quand il commence à parler du miracle de la résurrection du Christ que ses auditeurs se mettent à décrocher. Le récit de miracle n’attirait donc pas non plus tellement les foules. Et même pour ceux qui y assistent, les opposants y voient des actes de sorcellerie, d’autres ne pensent qu’à demander de petits avantages au lieu d’aimer Dieu pour ce qu’il est, non seulement pour en profiter.

Que faire donc de ces récits de miracles ?

Ils sont gênant pour plusieurs raisons, d’abord parce que, comme les amis d’enfance de Jésus (Matthieu 13:58), comme les Athéniens (Actes 17:32), comme Rousseau : nous avons de la peine à y croire, à ces histoires de vierges enceintes, de morts vivants, d’ouragans qui se calment sur commande, de multiplication de la matière de pains….

Ensuite parce que le « miracle » est le fond de commerce des sectes, des sorciers et des charlatans, comme le font remarquer les sages du Talmud, les pharisiens du temps de Jésus. Rien de tel pour remplir son église et dompter ses fidèles que de leur promettre la fortune, et de leur dire que si elle n’arrive pas c’est qu’ils n’ont pas assez bien prié, pas assez cru, et pas assez donné (bien sûr).

Il y a aussi un vrai problème théologique à dire que Dieu serait tout-puissant et qu’il pourrait faire tout ce qu’il veut comme un magicien.
… suite du texte ici


(début de la prédication à 09:23)

film : Soo-Hyun Pernot

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